LE MERCREDI 21 SEPTEMBRE

Plan du trajet : cliquez ici.

Traditionnel réveil « frais et dispo ». Je n »ai rien entendu mais apparemment j’ai été violent dans les ronflements, Jo a eu beau gueuler, j’ai dormi du sommeil des braves (merci boules Quies !). Petit dèj’ rapide à l’accueil du motel. Venant d’un truc qui s’appelle le « Vagabond Inn », fallait pas s’attendre à des merveilles. On évoque les festivités de la veille.
On va mettre en pratique les conseils de notre ami barman : faire quelques courses dans le monde civilisé, car à Yosemite, ça va douiller. On se refait donc un bon gros stock d’eau. Et « on the road again ».

Sur la route, de jolis paysages (pour changer). On fera quelques photos au bord d’un grand lac.

Le type de paysage va bien changer ! Hier on était en plein cagnard et là on sent que ça devient plus vert, plus frais aussi.

A l’entrée du parc, la ranger nous capte direct en tant que français et comme elle devait être québécoise, elle nous parle dans la langue de Molière, version Céline Dion. Bon, sur le coup on évitera les « tabernacles » et autre « espèce de niaiseuse ». C’est la loi quand même !

Yosemite, c’est vraiment beau. Oui, je me répète pas mal, mais c’est vrai. Quand on pense à un parc aux US, bah on imagine ça. Des grandes montagnes, de la roche (point de neige en cette saison), beaucoup de verdure, quelques chutes d’eau. En parlant des cours d’eau, vu le beau temps qu’il fait, on aurait bien envie de piquer une tête. Un petit bout de doigt trempé timidement nous ramènera bien vite à la raison. Faut pas déconner, on est bientôt fin septembre… Ca caille !

Avec toutes ces jolies choses, on ne trace pas directement vers notre « logement » mais on s’arrête souvent pour faire des photos.
Arrivé au cœur du parc, la route passe en sens unique, il y a donc une belle boucle en guise de route.

On doit dormir 2 nuits au Curry Village. On a fait la réservation dans le merveilleux casino hotel quelques jours avant.. C’est un grand village avec plein de tentes. Il y a tous plein de catégories d’hôtels différents mais on a opté pour un truc… disons un peu roots. Parait que ça vaut le coup. Bon ce n’est pas la tente Quechua non plus hein ! Y a des lits de camps et 2 ou 3 trucs pour ranger ses affaires. Notamment les fameux coffres pour stocker la bouffe.

En effet, les nounours qui peuplent le parc ont l’odorat fort développé. Et des que ça sent la bouffe, ils mettent tout en œuvre pour l’obtenir. Il est donc interdit de stocker sa bouffe (ou tous les trucs qui sentent, genre déo, gel douche, etc…) dans sa tente, sous peine d’être sauvagement massacré. Ni dans sa voiture d’ailleurs. On verra des vidéos d’ours en train de saccager une voiture, elles ne plaisantent pas les peluches ! Ce ne sont pas des ewoks. On aurait perdu la caution à tous les coups…

Malheureusement pour nous, on aura beau s’enduire le corps de miel, on ne rencontrera pas d’ours. Mais il faut dire que la perspective d’en croiser un pimente la petite promenade nocturne pour aller aux chiottes. Sur ce point là, on aura d’ailleurs plutôt du bol car on ne sera pas placé super loin des douches.

On t’explique toutes les règles en arrivant à l’accueil du Curry Village : pas de nourriture dans la piaule donc, molo sur le bruit après 21H (les randonneurs, ça se lève tôt), etc… Enfin c’est surtout l’occasion de demander du rab’ de couvertures.
Arrivé dans la tente : ça pue un peu le fauve – les précédents locataires ont-ils eu une visite de Papa Ours ? – mais ça ira bien.

On part casser la croute. On va opter pour la pizza. Tu commandes et le mec te refile un genre de buzzer. Quand c’est prêt, bah… Ca vibre ! C’est rigolo. Entendant notre douce voix de Français, un type viendra nous poser quelques questions en VO dans le texte. Notamment ce qu’on pense de Nicolas Sarkozy. On ne peut pas bouffer une pizza tranquille !
D’ailleurs c’est la guerre pour bouffer ! Les écureuils, leur côté sauvage, ils l’ont complètement oublié ! T’as l’impression de manger en terrasse à Paris, mais avec des écureuils à la place des pigeons. Et que j’me lève pour mendier un petit bout, et que j’essaye de te la faire à l’envers si tu quittes ta bouffe des yeux ! Et pas peureux avec ça ! Faut limite leur marcher dessus pour qu’ils se poussent.

Avec tout ça, l’après-midi est déjà entamée. On regarde ce qu’on peut faire comme randonnée qui ne soit pas trop longue et en route pour le point de départ, près du centre des Rangers.

On passera au pied d’une grande cascade, malheureusement vu la saison, ce n’est pas le déluge. Mais ça reste joli. L’eau ne s’est pas réchauffée depuis ce matin…

Un peu plus loin, on a à peine le temps de voir une bestiole (un écureuil je crois) qu’une plus grosse bébête débarque pour le bouffer.

Un genre de petit félin. Enfin plus gros qu’un chat mais ce n’était pas un tigre non plus. La bestiole secoue sa victime 2 ou 3 fois, histoire de la faire couiner un peu et aussi pour lui montrer qui est le maître.

Bien sur, la scène ne passe pas inaperçue et tous les humains autour ont déjà sorti leur appareil photo… Nous… on est un peu plus lent. D’où la photo un peu pourrie !
D’ailleurs, les photos, le gros chat, ce n’est pas son truc. Surtout quand il doit bouffer. Il ira donc à l’écart, se planquer dans les arbres.
Bon c’est bien tout ça, ça vous anime une promenade !

On tombera ensuite sur une petite famille de Bambis dans des hautes herbes. C’est meugnon et c’est moins violent. Chacun son truc.

On va marquer une petite pause au pied d’El Capitan. Un gros morceau de caillou apparemment réputé dans le monde des grimpeurs. D’ailleurs, on en devine quelques uns. Enfin on voit des petits points noirs en train de pendouiller. Les grimpeurs donc…

Mine de rien, il commence à faire sombre. On n’est pas encore au bout du parcours comme indiqué sur le plan mais bon… Si on continue, on risque de ne pas voir grand-chose de toute façon. Oui, on est dans un parc naturel, et l’éclairage public : walou !
2 solutions : faire demi tour, mais c’est un peu le même problème, on ne va rien voir OU attendre la navette vu qu’il y a un arrêt juste à côté. On optera pour la 2eme solution.

Choix qui sera conforté par l’apparition d’un loup sur le sentier que nous aurions du prendre pour faire demi tour. Au début, tu te dis, tiens voilà un gros toutou, genre berger allemand. Et puis, bizarrement, tu ne vois pas de proprio derrière. Et le machin se rapproche et là tu te rends bien compte qu’il n’a rien d’un berger, ni d’un allemand…
On l’a regardé, il nous a regardé, on n’a pas bougé, lui non plus. Il a craqué en premier et il a abandonné le sentier pour repartir vers les arbres.

Retour à la navette donc. Aucun horaire sur le panneau. D’après la brochure qu’on a survolée, on devrait être encore dans les temps… Oui mais on a du trop la survoler la brochure. Aucune navette ne va passer.
On va tenter l’autostop avec un type qui bosse dans le parc. Le mec ne peut pas nous prendre, mais il nous rappelle que l’auto stop est légal. On tentera notre chance sans grand succès (le look pouilleux n’aidant pas).

Au bout d’un moment, un couple de canadiens (ou de québécois, je ne sais plus) se pointe et on commence à leur expliquer notre problème. Ils veulent bien en prendre un de nous pour le déposer au Curry Village, c’est sur leur route. Ce sera Laurent. Ca doit être celui qui présente le mieux !

On restera donc pendant bien 20/30 minutes à poireauter, dans le noir, éclairé par les phares de quelques voitures qui passent. Au passage, on s’aperçoit qu’il y a des grimpeurs qui passent la nuit accrochés à la paroi d’El Capitan. On voit des petites lumières. Complètement tarés les mecs !

A noter que pendant notre attente, personne ne va s’arrêter pour nous demander ce qu’on fout là ! 3 types qui attendent en pleine nuit, le cul posé sur des rochers, ça n’intrigue personne ! Nan mais elle est où la solidarité là ?

Retour de l’enfant prodigue ! Et retour au Curry Village. Tout ça, ça creuse ! Malheureusement, il est tard pour le village. Oui, ici on se lève tôt, on se couche tôt, donc on dine tôt. Il ne reste plus grand chose et on va se payer des trucs pas terribles.

Retour aux tentes. De toute façon, il n’y a pas grand chose à faire. Le bar est minuscule et blindé de monde, et puis, on est plutôt crevé. On planifie un peu la journée de demain, en essayant de s’organiser pour faire un maximum de trucs. On papotera un peu trop fort si l’on en croit les coups énergiques d’un type sur notre tente.